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du Son plus aigu, toujours contrariées, sont bientôt étouffées par celles de la Corde, & ce Son aigu est absolument dissonant & nul. Telle est la raison pourquoi les premiers Harmoniques s’entendent, & pourquoi tous les autres Sons ne s’entendent pas. Mais en voilà trop sur la premiers qualité du Son ; passons aux deux autres.

II. La forcé du Son dépend de celle des vibration, du corps sonore ; plus ces vibrations sont grandes & fortes, plus le Son est fort & vigoureux & s’entend de loin. Quand la Corde est assez tendue, & qu’on ne forcé pas trop la voix ou l’Instrument, les vibrations restent toujours isochrones ; &, par conséquent, le Ton demeure le même ; soit qu’on renfle ou qu’on affoiblisse le Son : mais en reclant trop fort l’archet, en relâchant trop la Corde, en soufflant ou criant trop, on peut faire perdre aux vibrations l’isochronisme nécessaire pour l’identité du Ton ; & c’est une des raisons pourquoi, dans la Musique Françoise où le premier mérite est de bien crier, on est plus sujet à. chanter faux que dans l’Italienne où la Voix se modere avec plus de douceur.

La vîtesse du Son qui sembleroit dépendre de sa forcé, n’en dépend point. Cette vîtesse est toujours égale & constante, si elle n’est accélérée ou retardée par le vent : c’est-à-dire que le Son, fort ou foible, s’étendra toujours uniformément, & qu’il sera toujours dans deux secondes le double du chemin qu’il aura fait dans une. Au rapport de Halley & de Flamstéade, le Son parcourt en Angleterre. 1070 pieds de France en une seconde, & au Pérou 174