Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/645

Cette page n’a pas encore été corrigée

SOL. La cinquieme des six syllabes inventées par l’Arétin’. pour prononcer les Notes de la Gamme. Le sol naturel répond à la lettre G. (Voyez GAMME.)

SOLFIER, v. n. C’est, en entonnant des Sons, prononcer en même tems les syllabes de la Gamme qui leur correspondent. Cet exercice est celui par lequel on fait toujours commencer ceux qui apprennent la Musique, afin que l’idée de ces différentes syllabes s’unissant dans leur esprit à celle des Intervalles qui s’y rapportent, ces syllabes leur aident à se rappeller ces Intervalles.

Aristide Quintilien nous apprend que les Grecs avoient pour solfier quatre syllabes ou dénominations des Notes, qu’ils répétoient à chaque Tétracorde, comme nous en répétons sept à chaque Octave. Ces quatre syllabes étoient les suivantes : Te, Ta, Thé, Tho. La premiere répondu au premier Son ou à l’Hypate du premier Tétracorde & des suivans ; la seconde, à la Parhypate ; la troisieme, au Lichanos ; la quatrieme, à la Nete ; & ainsi de suite en recommençant : maniere de solfier qui, nous montrant clairement que leur modulation étoit renfermée dans l’étendue du Tétracorde, & que les Sons homologues, gardant & les mêmes rapports & les mêmes noms d’un Tétracorde à l’autre, étoient censés répétés de Quarte en Quarte, comme chez nous d’Octave en Octave, prouve en même tems que leur génération harmonique n’avoit aucun rapport à la nôtre, & s’établissoit sur des principes tout différens.

Guy d’Arezzo ayant substitué son Hexacorde au Tétracorde ancien, substitua aussi, pour le solfier, six autres syllabes