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rien, ou n’exigoient pas de calculs moins composés que ceux des Limma, des Comma, des Apotomes fixés par les Pythagoriciens. En proposant, par exemple, de prendre la moitié d’un Ton, que proposoit un Aristoxénien ? Rien sur quoi l’oreille pût porter un jugement fixe. Ou il ne savoit ce qu’il vouloir dire,ou il proposoit de trouver une moyenne proportionnelle entre 8 & 9. Or cette moyenne proportionnelle est la racine quarrée de 72, & cetre racine quarrée est un nombre irrationnel : il n’y avoir aucun autre moyen possible d’assigner cette moitié de Ton que par la Géométrie, & cette méthode Géométrique n’étoit pas plus simple que les rapports de nombre à nombre calculés par les Pythagoriciens. La simplicité des Aristoxéniens n’étoit donc qu’apparente ; c’étoit une simplicité semblable à celle du Systême de M. de Boisgelou, dont il sera parlé ci après. (VOY. INTERVALLE, SYSTEME.)