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leurs yeux, ils ne croiroient plus voir de la Musique. D’ailleurs, ce qu’ils ont appris difficilement, pourquoi le rendroient-ils facile aux autres ? Ce n’est donc pas le Musicien qu’il fait consulter ici ; mais l’homme qui sait la Musique & qui a réfléchi sur cet Art.

Il n’y a pas deux avis dans cette derniere Classe sur les défauts de notre Note ; mais ces défauts sont plus aisés à connoître qu’à corriger. Plusieurs ont tenté jusqu’à présent cette correction sans succès. Le Public, sans discuter beaucoup l’avantage des lignes qu’un lui propose, s’en tient à ceux qu’il trouvé établis, & préférera toujours une mauvaise maniere de savoir à une meilleure d’apprendre.

Ainsi de ce qu’un nouveau systême est rebuté, cela ne prouve autre chose, linon que l’Auteur est venu trop tard ; & l’on peut toujours discuter & comparer les deux systêmes, sans égard en ce point au jugement du Public.

Toutes les manieres de Noter qui n’ont pas eu pour premiere loi l’évidence des Intervalles, ne me paroissent pas valoir la peine d’être relevées. Je ne m’arrêterai donc point à celle de M. Sauveur qu’on peut voir dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1721, ni à celle de M. Demaux donnée quelques années après. Dans ces deux systêmes, les Intervalles étant exprimés par des signes tout-à-fait arbitraires, & sans aucun vrai rapport à la chose représentée, échappent aux yeux les plus attentifs & ne peuvent se placer que dans la mémoire ; car que sont des têtes différemment figurées, & des queues différemment dirigées aux Intervalles qu’elles doivent exprimer ? De tels signes n’ont