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par l’unisson de la plus petite ; parce qu’alors cette grande corde, au lieu de vibrer dans sa totalité, se devise, & ne vibre que par chacun de ses tiers. Les points immobiles qui sont les divisions & qui tiennent en quelque sorte lieu de Chevalets sont ce que M. Sauveur a nommé les Nœuds, & il a nommé Ventres les points milieux de chaque aliquote où la vibration est la plus grande & où la corde s’écarte le plus de la ligne de repos.

Si, au lieu de faire sonner une autre corde plus petite, on devise la grande au point d’une de ses aliquotes par un obstacle léger qui la gêne sans l’assujettir, le même cas arrivera encore en faisant sonner une des deux parties ; car alors les deux résonneront à l’unisson de la petite, & l’on verra les mêmes Nœuds & ce les mêmes Ventres que ci-devant.

Si la petite partie n’est pas aliquote immédiate de la grande, mais qu’elles aient seulement une aliquote commune ; alors elles se diviseront toutes deux selon cette aliquote commune, & l’on verra des Nœuds & des Ventres, même dans la petite partie.

Si les deux parties sont incommensurables, c’est-à-dire, qu’elles n’aient aucune aliquote commune ; alors il n’y aura aucune résonnance ; ou il n’y aura que celle de la petite partie, à moins qu’on ne frappe assez fort pour forcer l’obstacle, & faire réformer la corde entiere.

M. Sauveur trouva le moyen de montrer ces Ventres & ces Nœuds à l’Académie, d’une maniere très-sensible, en mettant sur la corde des papiers de deux couleurs, l’une aux divisions des Nœuds, & l’autre au milieu des Ventres ;