Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée

que la une est inévitable dans les deux autres Modes, surtout dans le mineur ; &, quant à sa Cadence plagale, qu’elle a lieu nécessairement dans le même Mode Mineur toutes fois qu’on passe de l’Accord de la Tonique à celui de la Dominante, comme cela se pratiquoit jadis, même sur les finales dans les Modes plagaux & dans le Ton du Quart, D’où l’on conclut que son Mode mixte est moins une espece particuliere qu’une dénomination nouvelle à des manieres d’entrelacer & combiner les Modes majeur & mineur, aussi anciennes que l’Harmonie, pratiquées de tous les tems cela paroît si vrai, que même en commençant sa Gamme, l’Auteur n’ose donner ni la Quinte ni la Sixte à sa Tonique, de peur de déterminer une Tonique en Mode mineur par la premiere, ou une Médiante en Mode majeur par la seconde. Il laissé l’équivoque en ne remplissant pas son Accord.

Mais quelque objection qu’on puisse faire contre le mode mixte dont on rejette plutôt le nom que la pratique, cela n’empêchera pas que la maniere dont l’Auteur l’établit & le traité, ne le fasse connoître pour un homme d’esprit & pour un Musicien très-versé dans les principes de son Art.

Les Anciens différent prodigieusement entr’eux sur les définitions, les divisions, & les noms de leurs Tons ou Modes. Obscurs sur toutes les parties de leur Musique, ils sont presque inintelligibles sur celle-ci. Tous conviennent à la vérité qu’un Mode est un certain systême ou une, constitution de Sons, & il paroît que cette constitution n’est autre chose en elle-même qu’une certaine Octave remplie