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prendre à l’extrémité grave du Mode Hypo-Dorien, jusqu’à l’ extrémité aiguë de l’Hypo-mixo-Lydien, seroit de trois Octaves completes ; mais comme il y a une Quinte à retrancher, ou même une Sixte, selon un passage d’Adraste, cité par Meibomius, reste la Quarte par-dessus le Dis-Diapason ; c’est-à-dire, la Dix-huitieme, pour le plus grand Intervalle du Diagramme des Grecs.

II. Les Grecs divisoient comme nous les Intervalles en Consonnans & Dissonans : mais leurs divisions n’étoient pas les mêmes que les nôtres. (Voyez CONSONNANCE.) Ils subdivisoient encore les Intervalles consonnans en deux especes, sans y compter l’Unisson, qu’ils appelloient Homophonie ; ou parité de Sons, & dont l’Intervalle est nul. La premiere espece étoit l’Antiphonie, ou opposition des Sons, qui se faisoit à l’Octave ou à la double Octave, & qui n’étoit proprement qu’une Réplique du même Son ; mais pourtant avez opposition du grave à l’aigu. La seconde espece étoit la Paraphonie, ou distinction de Sons, sous laquelle on comprenoit toute Consonnance autre que l’Octave & ses Répliques ; tous les Intervalles, dit Théon de Smyrne, qui ne sont ni Dissonans, ni Unisson.

III. Quand les Grecs parlent de leurs Diastèmes au Intervalles simples, il ne faut pas prendre ce terme à toute rigueur : car le Diésis même n’étoit pas, selon eux, exempt de composition ; mais il faut toujours le rapporter au Genre auquel l’Intervalle s’applique. Par exemple, le semi-Ton est un Intervalle simple dans le Genre Chromatique & dans le Diatonique, composé dans l’Enharmonique. Le Ton est composé