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desquelles se résout par trois passages différens : de sorte qu’à bien prendre la chose on ne trouvé sur chaque Note sensible que trois vrais passages Enharmoniques possibles, tous les autres n’étant point réellement Enharmoniques, ou se rapportant à quelqu’un des trois premiers. (Voyez, Planche L. Fig. 4. un exemple de tous ces passages.)

À l’imitation des Modulations du Genre Diatonique, on a plusieurs fois essayé de faire des morceaux entiers dans le Genre Enharmonique, & pour donner une sorte de regle aux marches fondamentales de ce Genre, on l’a divisé en Diatontique-Enharmonique qui procede par une succession de semi-Tons majeurs, & en Chromatique-Enharmonique qui procede par une succession de semi-Tons mineurs.

Le Chant de la premiere espece est Diatonique, parce que les semi-Tons y sont majeurs ; & il est Enharmonique, parce que deux semi-Tons majeurs de suite forment un Ton trop fort d’un Intervalle Enharmonique. Pour former cette espece de Chant, il faut faire une Basse qui descende de Quarte & monte de Tierce majeure alternativement. Une partie du Trio des Parques de l’ Opéra d’Hippolite, est dans ce Genre ; mais il n’a jamais pu être exécuté à l’Opéra de Paris, quoique M. Rameau assure qu’il l’avoit été ailleurs par des Musiciens de bonne volonté, & que l’effet en fut surprenant.

Le Chant de la seconde espece est Chromatique, parce qu’il procédé par semi-Tons mineurs ; il est Enharmonique, parce que les deux semi-Tons mineurs consécutifs forment un Ton trop foible d’un Intervalle Enharmonique. Pour former cette espece de Chant, il faut faire une Basse-fondamentale