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son mérite, je ne vous ai point déguise ses défauts. J’ai fait plus, je vous ai promis de vos le faire connoître, & je vous engage à présent ma parole de le faire des aujourd’hui, des cette heure même : car je vous avertis qu’il est plus de vous que vous ne pensez.

Valere.

Qu’entends-je ? quoi, la....

Angelique.

Ne m’interrompez point, je vous prie. Enfin, la vérité me force encore à vous répéter que cette personne vous aime avec ardeur, & je puis vous répondre de son attachement comme du mien propre. C’est a vous maintenant de choisir entr’elle & moi, celle à qui vous destinez toute votre tendresse : choisissez, Chevalier ; mais choisissez des cet instant & sans retour.

Marton.

Le voilà, ma foi, bien embarrasse.L’alternative est plaisante. Croyez-moi, Monsieur, choisissez le portrait ; c’est le moyen d’être à l’abri vies rivaux.

Lucinde.

Ah ! Valere, faut-il balancer si long-tems pour suivre les impressions du cœur ?

VALERE aux pieds d’Angelique & jettant portrait.

C’est est fait ; vous avez vaincu, belle Angelique, & je sens combien les sentimens qui naissent du caprice sont inférieurs