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qui procède ordinairement par notes plus simples & moins suggérées, je la note de même en sillons, mais par chiffres dans les entrelignes qui séparent les portées. De cette maniere chaque accolade a une portée de moins, qui est celle de la Basse, & comme cette Basse est écrite a la place ou l’on met ordinairement les paroles, j’écris ces paroles au-dessus du chant, au lieu de les mettre au-dessous, ce qui est indifférent en soi, & empêche que les chiffres de la Basse ne se confondent avec l’ecriture. Quand il n’y a que deux parties, cette maniere de noter épargne la moitie de la place.

4̊. Si j’avois été a portée de conférer avec vous avant la publication de votre premier volume, ou vous donnez l’histoire de la Musique ancienne, je vous aurois propose, Monsieur, d’y discuter quelques points concernant la Musique des Grecs, desquels l’éclaircissement me paroit devoir jetter de grandes lumieres sur la nature de cette Musique, tant jugée & si peu connue ; points qui néanmoins n’ont jamais excite de question chez nos érudits, parce qu’ils ne se sont pas même avises d’y penser.

Je ne renouvelle point, parmi ces questions, celle qui regarde notre harmonie, demandant si elle a été connue & pratiques des Grecs, parce que cette question me paroit n’en pouvoir faire une pour quiconque a quelque notion de l’Art : & de ce qui nous reste, sur cette matiere, dans les Auteurs Grecs, il faut laisser chamailler là-dessus les érudits, & se contenter de rire. Vous avez mis, sous l’air antique d’une Ode de Pindare, une fort bonne Basse. Mais je suis très-sur qu’il n’y avoit pas une oreille Grecque que cette Basse n’eut écorchée au point de ne la pouvoir endurer.