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ou il a commence a substituer ses regles a celles de la nature.

Veut-on donner aux trois sons qui constituent l’accord parfait, une prérogative particuliere, parce qu’ils forment entr’eux une sorte de proportion qu’il a plu aux anciens d’appeller harmonique, quoiqu’elle n’ait qu’une propriété de calcul ? Je dis que cette propriété se trouve dans des rapports de sons qui ne sont nullement harmoniques. Si les trois sons représentés par les chiffres 1 1/3 1/5, lesquels sont en proportion harmonique, forment un accord consonant, les trois sons représentés par ces autres chiffres 1/5 1/6 1/7, sont de même en proportion harmonique, & ne forment qu’un accord discordant. Vous pouvez diviser harmoniquement une tierce-majeure, une tierce-mineure, un ton majeur, un ton mineur, &c. & jamais les sons donnes par ces divisons, ne feront des accords consonnans. Ce n’est donc, ni parce que les sons qui composent l’accord parfait répondent avec le son principal, ni parce qu’ils répondent aux aliquotes de la corde entiere, ni parce qu’ils sont en proportion harmonique, qu’ils ont été choisis exclusivement pour composer l’accord parfait, mais seulement parce que, dans l’ordre des intervalles, ils offrent les rapports les plus simples. Or cette simplicité, des rapports est une regle commune a l’harmonie & a la mélodie ; regle dont celle-ci s’écarte pourtant en certains cas, jusqu’a rendre toute harmonie impraticable ; ce qui prouve que la mélodie n’a point reçu la loi d’elle, & ne lui est point naturellement subordonnée.

Je n’ai. parle que de l’accord, parfait majeur. Que sera-ce quand il faudra montrer la génération du mode mineur, de la dissonance, & les regles de la Modulation ? À l’instant