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miere, en parcourant sa gamme, est le danger de tomber dans les fausses relations.

Cette gamme est ordonnée de la maniere suivante ; il monte d’abord d’un semi-ton majeur de la tonique sur la seconde note, puis d’un ton sur la troisieme ; & montant encore d’un ton, il arrive à sa dominante, sur laquelle il établit le repos, ou, s’il m’est permis de parler ainsi, l’hémistiche du Mode. Puis recommençant sa marche un ton au-dessus de la dominante, il monte ensuite d’un semi-ton majeur, d’un ton, &, encore d’un ton, & l’octave est parcourue selon cet ordre de notes, mi, fa, sol, la : si, ut, re, mi. Il redescend de même, sans aucune altération.

Si vous procédez diatoniquement, soit en montant, soit en descendant de la dominante d’un Mode mineur à l’octave de cette dominante, sans dièses ni bémols accidentels, vous aurez précisément la gamme de M. Blainville ; par où l’on voit, 1.o que sa marche diatonique est directement opposée à la nôtre, ou, partant de la tonique, on doit monter d’un ton, ou descendre d’un semi-ton ; 2.o qu’il a falu substituer une autre harmonie à l’accord sensible usité dans nos Modes, & qui se trouve exclus du sien ; 3.o trouver, pour cette nouvelle gamme, des accompagnemens différens de ceux que l’on emploie dans la regle de l’octave ; 4.o & par conséquent d’autres progressions de Basse fondamentale que celles qui sont admises.

La gamme de son Mode est précisément semblable au diagramme des Grecs ; car si l’on commence par la corde hypate, en montant, ou par la note en descendant, à parcourir dia-