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ne seroit si misérable qu’elle, si l’on n’avoit jamais fait d’attention aux petits objets.

Je finirai mes remarques sur cet article, en concluant qu’ayant retranche tout-d’un-coup par mes caracteres les soixante & dix combinaisons que la différente position des clefs & des accidens produit dans la Musique ordinaire ; ayant établi un signe invariable & constant pour chaque son de l’octave dans tous les tons ; ayant établi de même une position très-simple pour les différentes octaves ; ayant fixé toute l’expression des sons par les intervalles propres au ton ou l’on est ; ayant conservé aux yeux la facilité de découvrir du premier regard si les sons montent ou descendent ; ayant fixé le degré de ce progrès avec une évidence que n’à point la Musique ordinaire ; & enfin ayant abrégé de plus des trois quarts, & le tems qu’il faut pour apprendre solfier, & le volume des notes, il reste démontré que mes caracteres sont préférables à ceux de la Musique ordinaire.

Une seconde question qui n’est gueres moins intéressante que la premiere, est de savoir si la division des tems, que je substitue à celle des notes qui les remplissent, est un principe général plus simple & plus avantageux que toutes ces différences de noms & de figures qu’on est contraint d’appliquer aux notes, conformément à la durée qu’on leur veut donner.

Un moyen sûr pour décider ce le seroit d’examiner à priori si la valeur des notes est faite pour régler la longueur des tems, ou si ce n’est point, au contraire, par les tems mêmes de la mesure que la durée des notes doit être fixée. Dans le premier cas, la méthode ordinaire seroit incontestablement