Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/371

Cette page n’a pas encore été corrigée

Les Musiciens sont de grandes distinctions dans ces mouvemens, non-seulement quant aux divers degrés de vitesse qu’ils peuvent avoir, mais aussi, quant au genre même de la mesure, & tout cela n’est qu’une suite du mauvais principe par lequel ils ont fixe les différentes durées des sons : car pour trouver le rapport des uns aux autres, il à fallu établir un terme de comparaison, & il leur à plu de choisir pour ce terme une certaine quantité de durée qu’ils ont déterminée par une figurer ronde ; ils ont ensuite imagine des notes de plusieurs autres figures, dont la valeur est fixée, par rapport à cette ronde, en proportion sous-double. Cette division seroit assez supportable, quoi qu’il s’en faille de beaucoup qu’elle n’ait l’universalité nécessaire, si le terme de comparaison, c’est-a-dire, si la durée de la ronde etoit quelque chose d’un peu moins vague : mais la ronde va tantôt plus vite, tantôt plus lentement, suivant le mouvement de la mesure ou l’on l’emploie, & l’on ne doit se flatter de donner quelque chose de plus précis en disant qu’une ronde est toujours l’expression de la durée d’une mesure à quatre, puisqu’outre que la durée même de cette mesure n’à rien de déterminé, on voit communément en Italie, des mesures à quatre & à deux contenir deux de quelquefois quatre rondes.

C’est pourtant ce qu’on suppose dans les chiffres des mesures doubles ; le chiffre inférieur marque le nombre de notes d’une certaine valeur contenues dans une mesure à quatre tems, & le chiffre supérieur marque combien il faut de ces mêmes notes pour remplir une mesure de l’air que l’on va noter : mais pourquoi ce rapport de tant de différentes mesures