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chaque son, & le seront de même par mes caracteres, sans les écoliers pratiquent moins le tempérament pour n’en pas connoître l’expression.

D’ailleurs, on ne sauroit me faire là-dessus aucune difficulté qui n’attaque en même tems la Musique ordinaire, dans laquelle, bien loin que les petites différences des intervalles de même espece soient indiquées par quelque marque, les différences spécifiques ne le sont même pas, puisque les tierces ou les sixtes, majeures & mineures, sont exprimées par les mêmes intervalles & les mêmes positions ; au lieu que dans système les différens chiffres employés dans les intervalles de même dénomination, sont du moins connoître s’ils sont majeurs ou mineurs.

Enfin, pour trancher tout d’un coup toute cette difficulté, c’est au Maître & à l’oreille à conduire l’Ecolier dans la pratique des différens tons & des altérations qui leur sont propres : la Musique ordinaire ne donne point de regles pour cette pratique que je ne puisse appliquer à la mienne avec encore plus d’avantage, & les doigts de l’écolier seront bien plus heureusement conduits en lui faisant pratiquer sur son Violon les intervalles, avec les altérations qui leur sont propres dans chaque ton, en avançant ou reculant un peu le doigt, que par cette foule de dièses c de bémols qui, faisant de plus petits intervalles entr’eux, & ne contribuant point à former l’oreille, troublent l’Ecolier par des différences qui lui sont long-tems insensibles.

Si la perfection d’un système de Musique consistoit à y pouvoir exprimer une plus grande quantité de sons, il seroit