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répondra que c’est une telle touche de son Violon ou de son Clavecin. Ils ont tous deux raison ; ils s’accordent même en qu’ils un sens, & s’accorderoient tout-a-fait, si l’un ne se representoit pas cette gamme comme mobile, & l’autre cet ut comme invariable.

Puisque l’on est convenu d’un certain ton à-peu-près fixe pour y régler la portée des voix & le diapason des instrumens, il faut que ce son ait nécessairement un nom, & un fixe comme le son qu’il exprime ; donnons-lui le nom d’ut : j’y consens. Réglons ensuite sur ce nom-la tous ceux des différens sons de l’échelle générale afin que nous puissions indiquer le rapport qu’ils ont avec lui & avec les différentes touches des instrumens ; j’y consens encore ; & jusque-là le symphoniste à raison.

Mais ces sons auxquels nous venons de donner des noms, & ces touches qui les sont entendre, sont disposes de telle maniere qu’ils ont entr’eux & avec la touche ut certains rapports qui constituent proprement ce qu’on appelle ton, & ce ton dont ut est la fondamentale est celui que sont entendre les touches noires de l’Orgue & du Clavecin quand on les joue dans un certain ordre, sans qu’il soit possible d’employer toutes les mêmes touches pour quelque autre ton dont ut ne seroit pas la fondamentale, ni d’employer dans celui noms celui d’ut aucune des touches blanches du clavier lesquelles n’ont même aucun nom propre, & en prennent de différens, s’appellant tantôt dièses & tantôt,bémols suivant les tons dans lesquels elles sont employées.

Or quand on veut établir une autre fondamentale, i1 faut