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aussi aisée à apprendre qu’elle à été rebutante jusqu’à présent, d’en réduire les signes à un plus petit nombre, rien retrancher de l’expression, & d’en abréger les regles, de façon à faire un jeu de la théorie, & à n’en rendre la pratique dépendante que de l’habitude des organes, sans que la difficulté de la note y puisse jamais entrer pour rien.

Il est aise de justifier par l’expérience, qu’on apprend la Musique en deux & trois fois moins de tems par ma méthode que par la méthode ordinaire, que les Musiciens formés par elle, seront plus sûrs que les autres à égalité de science, & qu’enfin sa facilité est telle que quand on voudroit s’en tenir à la Musique ordinaire, il faudroit toujours commencer par la mienne, pour y parvenir qui, plus surement & en moins de tems. Proposition qui, toute paradoxe qu’elle paroit, ne laisse pas d’être exactement vraie, tant par le fait que par la démonstration. Or, ces faits supposes vrais, toutes les objections tombent d’elles-mêmes & sans ressource. En premier lieu, la Musique notée suivant l’ancien système ne sera point inutile, & il ne faudra point se tourmenter pour la jetter, au feu, puisque les Eleves de ma méthode parviendront à chanter à livre ouvert sur la Musique ordinaire, en moins de tems encore, y compris celui qu’ils auront donné à la mienne, qu’on ne le fait