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un plan général & raisonné, & de sentir les vrais inconvéniens de leur art de la perfection actuelle duquel d’ailleurs pour l’ordinaire très-entêtés.

Cette quantité de lignes, de clefs, de transpositions, de dièses, de bémols, de bécarres, de mesures simples & composées, de rondes, de blanches, de noires, de croches, de doubles, de triples-croches, de pauses, de demi-pauses, de soupirs, de demi-soupirs, de quarts-de-soupirs, &c. donne une foule de signes & de combinaisons, d’où resultent deux inconvéniens principaux, l’un d’occuper un trop grand volume, & l’autre de surcharger la mémoire des écoliers, de façon que l’oreille étant formée, & les organes ayant acquis toute la facilité nécessaire long-tems avant qu’on soit en état de chanter à livre ouvert, il s’ensuit que la difficulté est toute dans l’observation des regles & non dans l’exécution du chant.

Le moyen, qui remédiera à l’un de ces inconvéniens, remédiera aussi à l’autre ; & dès qu’on aura inventé de signes équivalens, mais plus simples & en moindre quantité, ils auront par-là même plus de précision & pourront exprimer autant de choses en moins d’espace.

Il est avantageux outre cela que ces signes soient déjà connus, afin que l’attention soit moins partagée, & faciles à figurer afin de rendre la Musique plus commode.

Il faut pour cet effet considérer deux objets principaux chacun en particulier. Le premier doit être l’expression de tous les sons possibles ; & l’autre, celle de toutes les différentes durées, tant des sons que de leurs silences relatifs, ce qui comprend aussi la différence des mouvemens.