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les anciens Directeurs, les nouveaux l’ont confirme ; en cela d’autant plus inexcusables, qu’ils ne pouvoient pas ignorer les articles d’un traite fait avec eux-mêmes en personnes. Etois-je donc oblige de savoir que l’Opéra, ou je n’allois plus, changeoit de Directeurs ? Pouvois-je deviner si les derniers etoient moins iniques ? Pour l’apprendre, faloit- il m’exposer à de nouveaux affronts, aller leur faire ma cour à leur porte, & leur demander humblement en grace, de vouloir bien ne me me plus voler ? S’ils vouloient garder mon Ouvrage, c’etoit à eux de faire ce qu’il faloit pour qu’il leur appartint ; mais en ne désavouant pas l’iniquité de leurs prédécesseurs, ils l’ont partage, en ne me rendant pas les entrées qu’ils savoient m’être dues, ils me les ont ôtées une seconde fois. S’ils disent qu’ils ne savoient ou me prendre, ils mentent ; car ils etoient environnes de gens de ma connoissance dont ils n’ignoroient apprendre ou j’etois. S’ils disent qu’ils n’y ont pas songe, ils mentent encore ; car au moins en préparant une reprise du Devin du Village, ils ne pouvoient ne pas penser à ce qu’ils devoient à l’Auteur. Mais, ils n’ont parle de ne plus me refuser les entrées, que quand ils y ont été forces par le cri public. Il est donc faux que la violation du traite ne soit pas de leur fait. Ils ont fait davantage, ils ont renchéri sur la mal’honnêteté de leurs prédécesseurs ; car en me refusant l’entrée, le sieur Deneuville me déclara déclara de la part de ceux-ci, que quand on joueroit le Devin du Village on auroit soin de m’envoyer des billets. Or non-seulement les nouveaux ne m’ont parle, ni écrit, ni fait écrire, mais quand ils ont remis le Devin du Village, ils