Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée


Vos célestes appas n’ont-ils pas du m’apprendre,
Qu’il n’est permis qu’aux Dieux de soupirer pour vous ?
Hélas ! à chaque infant sans pouvoir m’en défendre,
Mon trop coupable cœur accroît votre courroux.


EUTERPE.


Ta crainte offense ma gloire.
Tu mérites le prix qu’ont promis mes sermens ;
Je le dois à la victoire,
Et le donne à tes sentimens.


HESIODE.


Quoi vous seriez ?....O ciel est-il possible ?
Muse, vos dons divins ont prévenu mes vœux,
Dois-je espérer encor que votre ame sensible
Daigne aimer un Berger & partager mes feux ?


EUTERPE.


La vertu des mortels fait leur rang chez les Dieux.
Une ame pure, un cœur tendre & sincere,
Sont les biens les plus précieux ;
Et quand on fait aimer le mieux,
On est le plus digne de plaire.
Aux Bergers. Calmez votre dépit jaloux, :
Bergers rassemblez-vous :
Venez former les plus riantes fêtes,
Je me plais dans vos bois, je chéris vos Musettes,
Reconnoissez Euterpe & célébrez ses feux.