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CAPRIFICATION. Fécondation des fleurs femelles d’une ſorte de Figuier dioïque par la pouſſiere des étamines de l’individu mâle appelle caprifiguier. Au moyen de cette opération de la nature, aidée en cela de l’induſtrie humaine, les figues ainſi fécondées groſſiſſent, mûriſſent & donnent une récolte meilleure & plus abondante qu’on ne l’obtiendroit ſans cela.

La merveille de cette opération conſiſte en ce que, dans le genre du Figuier, les fleurs étant encloſes dans le fruit, il n’y a que celles qui ſont hermaphrodites ou androgynes qui ſemblent pouvoir être fécondées ; car quand les ſexes ſont tout-à-fait ſéparés, on ne voit pas comment la pouſſiere des fleurs mâles pourroit pénétrer ſa propre enveloppe & celle du fruit femelle juſqu’aux piſtils qu’elle doit féconder, c’eſt un inſecte qui ſe charge de ce transport. Une ſorte de moucheron particuliere au caprifiguier y pond, y éclos, s’y couvre de la pouſſiere des étamines, la porte par l’œil de la figue à travers les écailles qui en garnissent l’entrée, juſques dans l’intérieur du fruit, & là, cette pouſſiere ne trouvant plus d’obſtacle, ſe dépoſe ſur l’organe deſtiné à la recevoir.

L’hiſtoire de cette opération a été détaillée en premier lieu par Théophraſte, le premier, le plus ſavant ou, pour mieux dire, l’unique & vrai Botaniſte de l’antiquité, & après lui par Pline chez les anciens. Chez les modernes par Jean Bauhin, puis par Tournefort ſur les lieux mêmes, après lui par Pontedera, & par tous les compilateurs de Botanique & d’Hiſtoire naturelle qui n’ont fait que tranſcrire la relation de Tournefort.

CAPSULAIRE. Les plantes capſulaires ſont celles dont