Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/542

Cette page n’a pas encore été corrigée

sans pudeur est coupable & dépravée ; parce qu’elle foule aux pieds un sentiment naturel à son sexe.

Comment peut-on disputer la vérité de ce sentiment ? Toute la terre n’en rendit-elle pas l’éclatant témoignage, la seule comparaison des sexes suffiroit pour la constater. N’est-ce pas la Nature qui pare les jeunes personnes de ces traites si doux qu’un peu de honte rend plus touchans encore ? N’est-ce pas elle qui met dans leurs yeux ce regard timide & tendre auquel on résisté avec tant de peine ? N’est-ce pas elle qui donne à leur teint plus d’éclat, & à leur peau plus de finesse, afin qu’une modeste rougeur s’y laisse mieux appercevoir ?