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N. Tout le monde aura la même curiosité que moi. Si vous publiez cet Ouvrage, dites donc au Public ce que vous m’avez dit. Faites plus, écrivez cette conversation pour toute Préface : les eclaircissemens nécessaires y sont tous.

R. Vous avez raison : elle vaut mieux que ce que j’aurois dit de mon chef. Au reste, ces sortes d’apologies ne réussissent gueres.

N. Non, quand on voit que l’Auteur s’y ménage ; mais j’ai pris soin qu’on ne trouvât pas ce défaut dans celle-ci. Seulement, je vous conseille d’en transposer les rôles. Feignez que c’est moi qui vous presse de publier ce Recueil, & que vous vous en défendez. Donnez - vous les objections, & à moi les réponses. Cela sera plus modeste, & sera un meilleur effet.

R. Cela sera-t-il aussi dans le caractere dont vous m’avez loué ci-devant ?

N. Non, je vous tendois un piége. Laissez les choses comme elles sont.

FIN.