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à qui j’ai fait un envoi sous l’adresse de M. de St. Priest. La même chose m’arrivera peut-être avec vous. Accusez-moi du moins, je vous prie, la réception de cette lettre, si elle vous parvient encore ; la vôtre, si vous l’écrivez à la réception de la mienne, pourra me parvenir encore ici. Le papier me manque. Mes respects & ceux de ma femme à Mde. Moultou. Nous vous embrassons conjointement de tout notre cœur. Adieu, cher Moultou.

LETTRE AU MÊME.

À Monquin le 6 Avril 1770.

(Pauvres aveugles que nous sommes ! &c. )

Votre lettre, cher Moultou, m’afflige sur votre santé. Vous m’aviez parlé dans la précédente de votre mal de gorge comme d’une chose passée, & je le regardois comme un de ceux auxquels j’ai moi-même été si sujet, qui sont vifs, courts, & ne laissent aucune trace. Mais si c’est une humeur de goutte, il sera difficile que vous ne vous en ressentiez pas de temps en temps : mais surtout n’allez pas vous mettre dans la tête d’en vouloir guérir, car ce seroit vouloir guérir de la vie, mal que les bons doivent supporter, tant qu’il leur reste quelque bien à faire. D. P....u pour avoir voulu droguer la sienne, la sienne, l’effaroucha, la fit remonter, & ce ne fut pas sans beaucoup de peines, que nous parvînmes à la rappeler aux extrémités.