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puis juger que quand elle sera venue. En attendant recevez mon respect, mes remercîmens & mes embrassemens les plus tendres.

LETTRE À Mr. d. l. L.

Mars 1768.

Vous n’êtes pas, Monsieur, de ceux qui s’amusent à rendre aux infortunés des honneurs ironiques, & qui couronnent la victime qu’ils veulent sacrifier. Ainsi tout ce que je conclus des louanges dont il vous plaît de m’accabler, dans la lettre que vous m’avez fait la faveur de m’écrire, est que la générosité vous entraîne à outrer le respect que l’on doit à l’adversité. J’attribue à un sentiment aussi louable, le compte avantageux que vous avez bien voulu rendre de mon Dictionnaire ; & votre extrait me paroît fait avec beaucoup d’esprit, de méthode & d’art. Si cependant vous eussiez choisi moins scrupuleusement les endroits où la musique françoise est le plus maltraitée, je ne sais si cette réserve eût été nuisible à la chose, mais je crois qu’elle eût été favorable à l’auteur. J’aurois bien aussi quelquefois désiré un autre choix des articles que vous avez pris la peine d’extraire ; quelques-uns de ces articles n’étant que de remplissage, d’autres extraits ou compilés de divers auteurs, tandis que la plupart des articles importans m’appartient uniquement, & sont meilleur en eux-mêmes,