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LETTRE À Mr. D’IVERNOIS.

À Wootton le 6 Avril 1767.

J’ai reçu, mon bon ami, votre dernière lettre, & lu le mémoire que vous y avez joint. Ce mémoire est fait de main de maître, & fondé sur d’excellens principes ; il m’inspire une grande estime pour son auteur quel qu’il soit. Mais n’étant plus capable d’attention sérieuse & de raisonnemens suivis, je n’ose prononcer sur la balance des avantages respectifs ; & sur la solidité de l’ouvrage qui en résultera. Ce que je crois voir bien clairement, c’est qu’il vous offre, dans votre position, l’accommodement le meilleur & le plus honorable que vous puissiez espérer. Je voudrois, tant ma passion de vous savoir pacifiés est vive, donner la moitié de mon sang pour apprendre que cet accord a reçu sa sanction. Peut-être ne seroit-il pas à désirer que j’en fusse l’arbitre, je craindrois que l’amour de la paix ne fût plus fort dans mon cœur que celui de la liberté. Mes bons amis, sentez -vous bien qu’elle gloire ce seroit pour vous de part & d’autre, que ce saint & sincère accord fût votre propre ouvrage, sans aucun concours étranger ! Au reste n’attendez rien ni de l’Angleterre ni de personne que de vous seuls ; vos ressources sont toutes dans vôtre prudence & dans votre courage ; elles sont grandes, grâces au ciel.

J’ai prié M. D..... de vous donner avis que le roi m’avoit