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LETTRE À Mr. DE VOLTAIRE.

À Montmorenci le 17 Juin 1760.

Je ne pensois pas, Monsieur, me retrouver jamais en correspondance avec vous. Mais apprenant que la lettre que je vous écrivis en 1756*

[*C’est celle du 18 Août. Tome XXIII des Œuvres, éditions in-8. & in I2 & Tome XII. in-4.] a été imprimée à Berlin, je dois vous rendre compte de ma conduite à cet égard, & je remplirai ce devoir avec vérité & simplicité.

Cette lettre vous ayant été réellement adressée n’émit point destinée à l’impression. Je la communiquai, sous condition, à trois personnes à qui les droits de l’amitié ne me permettoient pas de rien refuser de semblable, & à qui les mêmes droits permettoient encore moins d’abuser de leur dépôt en violant leur promesse. Ces trois personnes sont, Mde. de C***. belle - fille de Mde. D**, Mde. la C. d’H***., & un allemand nommé M. G*. Mde. de C**. souhaitoit que cette lettre fût imprimée, & me demanda mon consentement pour cela ; je lui dis qu’il dépendoit du vôtre ; il vous fut demandé, vous le refusâtes, & il n’en sut plus question.

Cependant M. l’abbé Trublet, avec qui je n’ai nulle espèce de liaison, vient de m’écrire, par une attention pleine d’honêteté, qu’ayant reçu les feuilles d’un journal de M. Formey, il y avoit lu cette même lettre, avec un avis dans lequel