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RÉPONSES Aux questions faites par M. de Chauvel.

1766.

Jamais ni en 1759, ni en aucun autre temps, M. Marc Chapuis ne m’a proposé de la part de M. de Voltaire d’habiter une petite maison appelée l’Hermitage. En 1755 M. de Voltaire me pressant de revenir dans ma patrie, m’invitoit d’aller boire du lait de ses vaches. Je lui répondis. Sa lettre & la mienne surent publiques. Je ne me ressouviens pas d’avoir eu de sa part aucune autre invitation.

Ce que j’écrivis à M. de Voltaire en 1760, n’étoit point une réponse. Ayant retrouvé par hasard le brouillon de cette lettre, je la transcris ici, permettant à M. de Chauvel d’en faire l’usage qu’il lui plaira.*

[*On trouvera cette lettre ci-après page 152 sous date du 17 Juin 1760]

Je ne me souviens point exactement de ce que j’écrivis il y a vingt-trois ans à M. du Theil ; mais il est vrai que j’ai été domestique de M. de M........u Ambassadeur de France à Venise, & que j’ai mangé son pain comme ses gentils-hommes étoient ses domestiques, & mangeaient son pain. Avec cette différence, que j’avois partout le pas sur les gentils-hommes, que j’allois au sénat, que j’assistois aux conférences, & que j’allois en visite chez les Ambassadeurs & Ministres étrangers, ce qu’assurément les gentilshommes de l’Ambassadeur