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& plus à notre aise. Mais cela est encore dans les futurs contingens. D’ailleurs n’étant pas encore décidé sur moi-même, je ne le suis pas sur le voyage de Mlle. le Vasseur. Cependant si vous venez, vous êtes sûr de me trouver encore ici, & dans ce cas, je serois bien aise d’en être instruit d’avance, afin de vous faire préparer un logement dans cette maison ; car je ne suppose pas que vous vouliez que nous soyons séparés.

L’heure presse, le monde vient ; je vous quitte brusquement, mais mon cœur ne vous quitte pas.

LETTRE AU MÊME.

À Strasbourg le 30 Novembre 1765.

Tout bien pesé, je me détermine à passer en Angleterre. Si j’étois en état, je partirois dès demain ; mais ma rétention me tourmente, si cruellement, qu’il faut laisser calmer cette attaque. Employant ma ressource ordinaire, je compte être en état de partir dans huit ou dix jours ; ainsi ne m’écrivez plus ici ; votre lettre ne m’y trouveroit pas ; avertissez, je vous prie, Mlle. le Vasseur de la même chose ; je compte m’arrêter à Paris quinze jours ou trois semaines ; je vous enverrai mon adresse avant de partir. Au reste vous pouvez toujours m’écrire par M. De Luze, que je compte joindre à Paris, & faire avec lui le voyage. Je suis très-fâché de