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surcroît, je commence à sentir cruellement les approches de l’hiver, souffrant, occupé, surtout ennuyé, jugez de ma situation ! N’attendez donc de moi, jusqu’à ce qu’elle change, ni de fréquentes ni de longues lettres, mais soyez bien convaincu que je vous aime, que je suis fâché de vous avoir offensé, & que je ne puis être bien avec moi-même, jusqu’à ce que j’aye fait ma paix avec vous.

LETTRE À Mr. F.....r.

Au sujet du Mémoire de M. de J...... sur les mariages des Protestans.

Motiers 18 Octobre 1764.

Voici, Monsieur, le mémoire que vous avez eu la bonté de m’envoyer. Il m’a paru fort bien fait ; il dit assez, & ne dit rien de trop. Il y auroit seulement quelques petites fautes de langue à corriger, si l’on vouloit le donner au public. Mais ce n’est rien ; l’ouvrage est bon, & ne sent point trop son théologien.

Il me paroît que depuis quelque temps, le gouvernement de France, éclairé par quelques bons écrits, se rapproche assez d’une tolérance tacite en faveur des Protestans. Mais je pente aussi que le moment de l’expulsion des Jésuites le force à plus de circonspection que dans un autre temps, de peur que ces pères, & leurs amis ne se prévalent de cette