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à son tour interrogé par M. l’Ambassadeur, lui fit naivement le détail de ses petites aventures. Cette naïveté plut & intéressa. On ne voulut pas qu’il rejoignît son prêtre Grec ; & en attendant qu’on vît ce qu’on pourroit faire de lui, on le retint à l’hôtel. Mais laissons parler Rousseau lui-même.

“M. de la Martiniere” (alors secrétaire d’Ambassade) “voulut voir de mon style, & me demanda par écrit le même détail que j’avois fait à M. l’Ambassadeur. Je lui écrivis une longue lettre, que j’apprends avoir été conservée par M. de Marianne qui étoit attaché depuis long-tems au Marquis de Bonac, & qui depuis a succédé à M. de la Martiniere sous l’Ambassade de M. de Courteilles. J’ai prié M, de Malesherbes de tâcher de me procurer une copie de cette lettre. Si je puis l’avoir par lui, ou par d’autres, on la trouvera dans le recueil qui doit accompagner mes Confessions.”

Voilà donc cette lettre retrouvée, Madame : je ne puis vous dire comment de cascade en cascade elle est tombée entre les mains de M. D. L. B. *

[*À titre de dépositaire de la confiance de J. J. Rousseau, M. Du Peyrou sait seulement que vous ne pouvez avoir que la lettre dont il parle. Moi qui vis moins loin de vous, je conçois comment vous pouvez l’avoir ; mais je ne veux pas le dire.....M. D. L. B. regardez autour de vous ; & convenez que Jean-Jaques mon maître savoit bien former ses écolieres à la modération. Note de la délicate-anonyme.] Mais vous voyez l’usage que l’auteur se proposoit d’en faire, s’il eût pu en recouvrer une copie. S’il vous paroît étrange que M. D. L. B. se montre plus scrupuleux que Jean-Jaques, & qu’au lieu de publier ce manuscrit, il se borne à n’en fournir que des extraits, souvenez-vous que M. D. L. B. ne manque pas de bon--sens. Cela posé, voudriez-vous