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votre nom à l’Essai sur la musique, & je n’ai pas cru l’honnêteté me permît de partir de simples ouï-dires pour vous attribuer un ouvrage aussi mal-honnête que celui-là. “Tout honnête homme doit avouer les livres qu’il publie. *”

[*Préface de la Nouvelle Héloise.] Si vous aviez profité de cette sage leçon, vous m’auriez obligée à supprimer tout ce qui n’étoit pas indispensablement necessaire à la défense de Jean-Jaques.*

[*Vous me reprocherez peut-être de ne la pas pratiquer moi-même cette leçon. Monsieur, elle ne me regarde pas. Je ne suis point un honnête homme ; je ne veux point l’être ; & la probité étant un devoir commun aux deux sexes, je prendrois ce titre à injure. Combien d’hommes estimés, n’auroient pas le courage de vivre en honnêtes femmes !] C’est donc votre faute si j’ai accordé quelque chose à l’indignation que tout ce qui l’attaque m’inspire. Cependant il ne tiendroit qu’à mon amour-propre que vous fussiez bien vengé. Vous braquez contre moi toute l’artillerie de Voltaire. Vous m’appelez, vieille.....du bon Jean-Jaques,*

[*Bon Jean-Jaques ! Je supplie mes lecteurs d’observer combien est plate, cette épithete qui voudroit être ironique. Ne semble-t-il pas que la bonté soit incompatible avec la supposition que l’honnête réticence de M. D. L. B. tend à établir.] -- la bonne, -- bonne femme d’une ignorance crasse, -- pauvre imbécille, --pauvre vieille, -- sempiternelle, & qui pis est auteur-femelle. Vous parlez ma personne, comme d’une grêle machine en décadence,*

[*Cela est trop plaisant pour ceux qui me connoissent] de mon ouvrage, comme d’une Diatribe écrite en style des halles ; & de tous deux, comme ne méritant pas que vous vous donniez la peine de répondre aux reproches que je vous fais. Que croyez -vous que je réponde à tout cela ?......