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habitant de Neufchâtel en Suisse, ami intime du célebre Genevois & dépositaire de ses papiers, a entre les mains, & s’engage à faire voir à quiconque le desirera, une lettre datée de Paris le 24 décembre 1764, dans laquelle le Sieur Gui propose à M. Rousseau, de vous choisir pour revoir les épreuves de son Dictionnaire, & ajoute pour l’y déterminer, qu’il est sûr que vous vous en serez un plaisir. Cette lettre ne dit pas que vous ayez offert au Sieur Gui de revoir obligeamment les épreuves du Dictionnaire de musique ; non, elle ne le dit pas, mais elle le prouve. 1̊. Parce qu’il n’est pas vraisemblable que le Sieur Gui ait pris sur lui de risquer cette proposition sans que vous l’y eussiez autorisé. 2̊. Parce qu’il faut, pour qu’il ait été sur de votre bonne volonté, que de votre propre mouvement vous la lui ayez marquée. Votre éloignement pour M. Rousseau étoit déjà trop connu, pour que le Sieur Gui eût seulement eu l’idée d’obtenir de vous pour cet auteur, un service d’ami : tant de générosité ne se présume pas. 3̊. Enfin, parce qu’il est tout simple que l’honnête Libraire ait fait cette proposition en son nom, plutôt qu’au vôtre, afin que le refus, qu’il devoit prévoir, ne tombât pas directement sur vous. Ménagement qui n’a plus dû avoir lieu, dans les entretiens que le Sieur Gui a eus avec M. Rousseau, lorsqu’en Décembre 1765, celui-ci passa par Paris, pour se rendre en Angleterre : entretiens qu’il n’est pas douteux que le voyageur n’ait mis à profit pour éclaircir ce point délicat.

Tout ce que vous opposez, Monsieur, au fait établi par M. Rousseau, c’est que vous ne vous le rappellez nullement : j’oserai vous représenter que votre oubli ne fournit aucune