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Mais le Public ne s’es pas soucié de l’entendre deux fois.

Admirez Monsieur, combien je suis bonne, je crois fermement que vous n’êtes pour rien dans ce dégoût-là.

Voilà le dernier trait que vous lancez contre Rousseau, dans un ouvrage qu’on seroit bien plus fondé à croire que n’avez entrepris que pour lui nuire, que vous n’avez été fondé à dire qu’il avoir entrepris sa Dissertation sur la musique bien plutôt pour nuire à Gui, que pour être utile aux musiciens,*

[*Essai sur la Musique, Tome III, page 352.] puis qu’indépendamment de l’aversion qu’il avoir la flatterie, Gui d’Arezzo mort depuis sept siecles, n’a plus d’antagonistes à flatter ;, au lieu qu’il subsiste encore, contre la personne & les vertus de Rousseau, un parti, puissant par son obscurité même, dont la protection pourroit favoriser vos vues. Quoi qu’il en soit, voici le moment de m’occuper des gentillesses fugitives que vous avez déposées dans les Journaux.

Après avoir fait à M. Gluck un petit compliment aussi faux qu’apprêté, vous dites, Monsieur.

Quant à Rousseau, j’admire son génie, & son éloquence m’entraîne.

Son éloquence vous entraîne ! Ah ! Perdez l’espérance de faire croire à ceux qu’elle entraîne, qu’elle ait aucune prise sur vous. Jamais, Monsieur, jamais l’éloquence de Jean-Jaques n’a entraîné personne dans le bourbier ou vous gissez.

Mais dans un ouvrage sur la musique, je ne pouvois vanter ni ses romans, ni ses ouvrages philosophiques.

Eh ! Pourquoi non ? Vous avez bien pu les dépriser. La