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celui qui assure à Rameau une gloire immortelle ; sa belle découverte de la base fondamentale &c. &c.*

[*Essai dur la Musique. Tom. III, pag. 468 & 469.]

Ah ! Nous y voilà donc arrivés !..... Admirateur outré de Rameau, qui certainement en mérite de raisonnables, vous croyez Monsieur, devoir sacrifier aux mânes de ce sublime Musicien, tous ceux qui, comme vous, n’admettent pas jusqu’à ses rêves. Pour moi, je lui rends un hommage infiniment plus digne de lui ; & je dis que, s’il est incontestablement vrai qu’il soit, à tous égards, le premier musicien que la France ait produit, il ne l’est pas moins, qu’en distinguant dans cet homme rare, le praticien du philosophe, on sera fort bien d’imiter, si l’on peut, le premier, & de se préserver avec soin des erreurs du second. Sans doute le systême de la basse fondamentale est une chose fort ingénieuse, & par le moyen de laquelle, on peut, jusqu’à un certain point, rendre raison des procédés qu’emploie le génie. Mais qui oseroit avancer, qu’avec le seul secours de ce systême, on pût créer une seule phrase de musique passablement élégante ? Les Italiens, les Allemands, les François depuis MM. Philidor, Gossec, Grétry, jusqu’au dernier des musiciens, peuvent résoudre cette question ; & le sentiment de ceux que je viens de nommer, est déjà connu sur cet objet. Vous leur opposerez sans doute la profonde vénération dont la découverte de Rameau pénetre M. l’abbé Roussier : cela est fort bien. Mais en conscience M. l’abbé Roussier qui voit dans la basse fondamentale, qu’il appelle la vraie théorie de la musique, la position des astres, leurs cours, leurs révolutions,