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Que n’a-t-il pas écrit contre Rameau dans son Dictionnaire de musique ? Combien ne s’est-il pas efforcé de critiquer ses ouvrages, & même de les rendre ridicules ?

Efforcé ! Il faudroit vous arrêter à chaque pas. Jean-Jaques n’a pas écrit dans son Dictionnaire de musique, ni ailleurs, un seul mot contre Rameau : car les principes, les découvertes, les ouvrages de Rameau (en musique) ne sont pas Rameau. Rousseau a cru trouver des erreurs dans les ouvrages de théorie de Rameau, & il les a combattues, parce que la réputation de ce grand maître pouvoit les rendre contagieuses : mais ç’a toujours été avec les ménagemens que prescrit l’estime, & même le respect.

Il n’a laissé échapper aucune occasion de lancer contr’eux des traits satiriques, & remplis de fiel, (aviez-vous bien réfléchi, Monsieur, sur ce que c’est qu’une occasion, quand vous avez écrit cette phrase ?) uniquement pour se venger de ce que Rameau ne le croyoit pas auteur de tout le Devin du Village. Voici cependant le raisonnement bien simple, (ici, Monsieur, vous aviez le choix des termes, vous auriez pu dire bien plat attendu l’application) que nous avons entendu faire à cet homme TOUJOURS JUSTE. “Ce petit opéra est un tout, composé d’une moitié de choses bien faites suivant les principes, & d’une moitié de mauvaises faites contre les regles. Il n’est donc pas de la même main ; donc si Rousseau a fait se les bonnes, il n’a pas fait les mauvaises.” En vérité Rameau a été bien bon de ne pas dire : donc si Rousseau a fait les mauvaises, il n’a pas fait les bonnes !

On a dit long-tems après les premieres représentations du