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soutenues jusqu’à la fin, & n’eussent pas été terminées par une lettre d’injures. Le défenseur de M. Rousseau ne nie pas l’existence de cette lettre attestée par un témoin oculaire & digne de soi ; mais voici comment il essaie de la justifier.”

Monsieur, travaillez à perfectionner votre style, si vous voulez pénétrer dans le sanctuaire du goût. Il y a apparence que l’éloquente compagnie qui en ouvre l’entrée, honteuse des fautes de langage qu’on reproche journellement à ses membres, ne voudra plus admettre dans son sein, que des gens qui sachent le François. C’étoit démenties qu’il falloit dire, & non pas terminées. Il s’est écoulé trop de tems entre l’époque où parurent les Lettres de la Montagne, dans lesquelles sont consignées les expressions de la reconnoissance de Jean-Jaques pour mylord Maréchal citées par l’Apologiste, & l’époque où l’on prétend que Jean-Jaques écrivit à mylord Maréchal, une lettre pleine d’injures, pour que terminées soit l’expression propre. M. Stosch ne vous dit-il pas lui-même en parlant de cette lettre, ceci est bien postérieur à l’affaire de David Hume ? Affaire bien postérieure elle-même à la publication des Lettres de la Montagne. Ici, Monsieur, vous rapportez de la réponse de l’Apologiste un passage que voici.

“Si dans la dispute avec M. Hume, mylord Maréchal, qui avoit des raisons de ménager le philosophe Anglois, se hâte de condamner la conduite de J. J. Rousseau, est-il étonnant que le cœur de ce philosophe se souleve,& que dans ce premier mouvement de douleur, & d’indignation, il lui écrive une lettre qui en peint tout l’emportement ?”