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& Jean-Jaques un honnête homme. L’autre Anglois confirma froidement, par un signe de tête, la réponse de celui qui avoir parlé, & qui, malgré l’humeur silencieuse qu’ils annonçoient tous deux, reprit la parole pour dire que M. Hume étoit un homme sans mœurs, sans principes, & de qui les talens ne pouvoient racheter les vices. Je ne sais, Monsieur, qui étoient ces Anglois ; le François qui les interrogeoit ne le savoit pas davantage. Si vous voulez les supposer de bas aloi, il en faudra d’autant plus conclure que la mauvaise renommée de M. Hume avoir percé dans tous les états. Voyez si cette conclusion vous accommode.

Il seroit à souhaiter, &c. &c. Ce charitable vœu est digne de M. d’Alembert, & me seroit croire au rideau qu’il tire encore plus souvent sur sa conduite, que sur celle d’autrui. Qui ne sait de quelle affectueuse commisération il a toujours été pénétré pour Jean-Jaques ? Qui ne sait avec quelle abondance de cœur il le plaignoit en 1766 de ne pas croire à la vertu, & sur-tout à la vertu de M. Hume ? Hélas ! il n’y crut que trop, puisqu’il lui confia le repos de sa vie ? Mais M. d’Alembert applique aussi mal sa pitié, que sa haine, que son estime, que tous ses sentimens. M. Hume vertueux !.... Je sais bien que mylord Maréchal (dit M. Stosch) l’appelloit toujours le bon David. Si cela est vrai, c’est bien là le cas de dire, le bon George !.....

Vous dites encore, Monsieur, “l’apologiste ajoute que M. Rousseau a exprimé sa reconnoissance pour mylord Maréchal en plusieurs endroits de ses ouvrages. Il seroit à souhaiter encore que les expressions de ce sentiment se fussent