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LETTRE À M. D’ALEMBERT.

Jusqu’à présent, Monsieur, je n’ai osé franchir l’intervalle immense, que les titres éclatans dont vous êtes revêtu mettoient entre vous & moi. Mais il me paroît si prodigieusement raccourci par la lettre que vous avez fait insérer dans le Mercure du 25 septembre dernier ; le style de M. Muzell Stosch est si rassurant ; il prouve si invinciblement combien vous êtes de bonne composition sur le mérite littéraire de vos correspondans ; que je me sens le courage d’examiner avec vous quelques articles de la lettre de M. Stosch, & de vous demander des éclaircissemens, dont le Public a surement autant de besoin que moi, pour concilier les contradictions qui se trouvent entre ce que vous faites, & ce que vous dites : supposé qu’il vous observe, & vous lise avec assez d’attention, pour qu’elles ne lui aient pas échappé. Je serai forcée, Monsieur, de vous copier souvent : je vous promets de le faire plus exactement que vous n’avez copié M. Stosch, dans les charitable notes dont votre bénignité a jugé à propos de grossir l’Eloge de mylord Maréchal ; si toutefois on peut croire que vous ayez copié en entier, ce qui vous a été écrit de Berlin, au sujet de J. J. Rousseau. Car il y a entre les deux copies de la même lettre, des différences qui tirent à de sérieuses conséquences. C’est ce que je vous supplie de trouver bon que j’essaye de vous démontrer. Il est possible, je l’avoue, qu’on