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de ses ouvrages imprimés, qu’il envoya à Paris pendant son séjour en Suisse. Mais, Monsieur, je n’ai pu garder le même silence sur ce que j’ai relevé. Tout ce que disent des Auteurs aussi recommandables que ceux du nouveau Dictionnaire historique tire à conséquence ; leurs talens, l’utilité de l’objet auquel ils le consacrent, doivent leur donner trop d’influence sur l’opinion publique, pour que leurs méprises soient sans danger. Plus ils annoncent de candeur, d’équité, d’impartialité, moins je dois craindre de les blesser en démontrant qu’ils ont été mal informés sur le caractere d’un homme, aux vertus de qui il est aisé de voir qu’ils se plaisent à rendre justice. Peut-être dans une autre édition, (& leur ouvrage est fait pour en avoir beaucoup) rectifieront-ils une erreur qui ne déprise point leurs lumieres ; & dont l’aveu peut faire tant d’honneur à leurs sentimens. Les details où je me suis permis d’entrer, ne dérogent point à la déférence que je crois due à leurs décisions, quand ils les prononcent avec connoissance de cause. Ils ne sont point coupables d’avoir dit ce qu’ils croyoient être vrai ; je le serois de ne point relever ce que je sais qui ne l’est pas, puisqu’en pareil cas, se taire, c’est acquiescer. Enfin, quand je n’aurois pas eu pour J. J. Rousseau un attachement dont je m’honore, je n’en regarderois pas moins comme un devoir, de lui acquérir de ces Messieurs, en le leur faisant mieux connoître, une portion d’estime encore plus considérable que celle qu’il en obtient.

17 juillet 1779.