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beaucoup, je ne sais pas du tout ce que je vous ait dit, dans cette lettre dont il est question ; bien

sais-je que je ne vous ai écrit que dans l’intention, & dans l’espérance que vous pourriez lui ôter ses soupçons contre M. Hume, qui, je voyois, seroient trouvés injustes de tout le monde ; j’avois tâché de les lui ôter long-tems avant que la querelle n’éclatât ; & vous pouvez vous-même juger si ce que je disois étoit d’un ami ou ennemi. Je le regarde toujours comme un homme vertueux, mais aigri par ses malheurs, emporté par sa passion, & qui n’écoute pas assez ses amis. Je ne puis lui donner raison, jusqu’à ce qu’il me paroisse l’avoir. Si dans la suite il fait voir des preuves que M. Hume est un noir scélérat, certainement je ne lui donnerai pas raison, mais jusqu’à cette heure je ne vois pas apparence de preuves solides."

"Il est bien affligeant pour, moi sur-tout, qui aime la tranquillité, & point les tracasseries, d’être forcé d’entrer dans une querelle entre deux amis que j’estime. Je crois que je prendrai le parti nécessaire à mon repos, de ne plus parler, ni écouter rien sur cette malheureuse affaire. Adieu, je vous embrase de tout mon cœur."

"Comme je ne me souviens pas de ce que je vous ai écrit, que je n’ai pas copie de mes lettres, examinez-les ; M. Rousseau ne me dit ni vos paroles ni celles de ma lettre à vous, que pour bien juger je devois savoir. Voici comme il finit : Mais si je n’ai pas eu le tort que vous m’imputez, souvenez-vous de grace, que le seul ami sur lequel