Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/449

Cette page n’a pas encore été corrigée

étiez en doute que j’eusse du pain dans mes vieux jours ? Mettez-vous à ma place ; faites aux autres comme vous voudriez qu’on vous fît. Ne croyez-vous pas que la liaison d’amitié est plus forte que celle d’une parenté éloignée, & souvent chimérique ? moi je le sens bien."

"Je n’ai plus personne de ma famille, une terre que j’ai de près de 30000 liv, de rente, avec une bonne maison toute meublée, va à un parent fort éloigné qui a déjà à lui une terre de près de 40000 liv. de rente. J’ai encore une petite terre à moi, & de l’argent comptant considérablement. Je voudrois sur ma terre vous assurer 50 liv. sterling, rien n’est sûr que sur les terres. Soyez bon, indulgent, généreux, rendez votre ami heureux. Adieu.”

Je croirois, Monsieur, faire injure à votre intelligence si j’entreprenois le rapprochement de ces extraits, & des passages de l’Eloge qu’ils démentent. Il suffit de vous mettre à portée de juger par vous-même, quel est le degré de confiance qui est dû à M. d’Alembert sur l’article de la rente. En mérite-t-il davantage sur celui des injures ? C’est sur quoi les extraits suivans vont vous décider.

Extraits de Lettres adressées à M. Du Peyrou par Mylord Maréchal.

Potsdam fin de Juillet 1766.

“Notre ami Jean-Jaques est résolu de se retirer encore plus du commerce des hommes ; il se plaint de David Hume, & David de lui. J’ai peur que l’un & l’autre n’ait quelque