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quel tems & à quelle occasion la rente viagere de 6oo liv. fut constituée entre mes mains. Au lieu de 50 livres sterling que Lord Maréchal avoit destinées à son fils chéri, celui-ci le supplia de borner ce bienfait à la somme ci-dessus de 6oo liv. Les extraits de quelques-unes de ces lettres vous seront surement regretter comme à moi, que des considérations d’honnêteté, ou de convenance, ne permettent pas la publication entière d’une collection si précieuse, si honorable à deux cœurs vertueux & sensibles tels que ceux de Lord Maréchal & de Jean-Jaques. Il n’y a pas une de ces lettres qui n’offre des traits intéressans de générosité, de délicatesse, de sensibilité, de bonté, de raison, & de vertu ; pas une qui ne caractérise par les expressions, & par les choses, cette tendre & paternelle affection de Lord Maréchal pour son fils chéri. Plusieurs contiennent des anecdotes historiques qui, la plupart, prouvent combien étoient vifs & fondés, l’attachement, le respect, l’admiration de Lord Maréchal pour le Souverain qui l’honoroit de sa bienveillance, & de son amitié. Je ne puis me refuser la satisfaction de vous transcrire ici le morceau suivant extrait d’une lettre de Jean-Jaques, écrite au noble Lord le 7 Août 1764 ; vous jugerez du reste par ce léger échantillon. Ce que vous m’apprenez de l’affranchissement des Paysans de Poméranie, joint à tous les autres traits pareils que vous m’avez ci-devant rapportés, me montre par-tout deux choses également belles ; savoir dans l’objet, le génie de FRÉDERIC, & dans le choix, le cœur de GEORGE. On seroit une histoire digne d’immortaliser le Roi, sans autre mémoires que vos lettres."