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a plus forte raison, quand c’est lui personnellement que vous provoquez au combat. En effet, toutes les fois que vous vous y présentez, ne leur préparez-vous pas une victoire ? Vos gothiques principes peuvent-ils se soutenir auprès de ceux de ces nouveaux illuminés ? Et votre inaction ne les rendroit-elle pas suspects de ne pas vous être aussi opposés qu’ils le doivent ? Quoi qu’il en soit, Monsieur, venons aux Notes. Je vous abandonne la premiere : elle a occasionné un soulévement si général qu’il faut bien que mon indulgence renonce à la défendre. L’animadversion publique tombe également sur le maître connu, qui a permis qu’elle fût insérée dans son ouvrage, & sur l’adepte obscur, qui l’a faite. Eh ! Le moyen, dit-on d’une part, qu’un homme, qui au bout du compte n’étoit pas un sot, & qui avoit l’air de croire en Dieu, ne leur parût pas un hypocrite ! D’une autre part, on prétend que ce n’est pas de bonne foi qu-ils l’accusent d’hypocrisie qu’ils auroient tâché de lui arracher sou masque, quand ils croyoient qu’il le portoit. De toutes parts enfin, on s’accorde à dire que l’existence des Mémoires, crime capital de J. J. Rousseau, ayant été généralement sue, plus de dix ans avant sa mort,*

[* M. Hume en parle dans l’Exposé succinct qu’il donna en 1766, de sa contestation avec J. J. Rousseau.] il est aussi bas,

qu’atroce, de l’avoir attendue pour le diffamer. Que le prudent silence que ses détracteurs ont gardé, tant qu’il a pu leur répondra, prouve qu’ils se sentoient accablés du poids de sa supériorité ; & qu’ils lui portoient la haine sourde, & le respect forcé, que le vice a toujours pour la vertu. Qu’il faut M.