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un puéril étalage, de phrases bien froides, bien recherchées, bien emphatiques, bien entortillées bien alambiquées, & sur-tout bien déplacées, qui ne signifient pas grand’chose, & qui n’aboutissent à rien, si ce n’est à présenter Jean-Jaques, sous le jour le moins propre à lui attirer la considération de ceux qui ne l’ont pas personnellement connu."

"2°. M. de Gérardin, si digne d’être comparé à Aristée, n’auroit pas dit de la veuve de J. J. Rousseau, que ce nouvel Eudamidas lui a laissée à protéger, que son unique ressource consiste en un recueil de petits airs composés par Auteur d’Emile & d’Héloise. Non, il ne l’auroit pas dit ; & parce qu’il sait bien que cela n’est pas vrai ; & parce qu’Aristée ne recommanda ni la mere, ni la fille, ni les créanciers d’Eudamidas à la commisération des Corinthiens."

"3 °. On a beau, ainsi que M. de Gérardin, posséder la musique jusqu’au point d’avoir sur cet art agréable, des systêmes absolument neufs, & certainement sublimes, quand on fait des vers aussi pathétiques, aussi harmonieux, aussi poétiques, aussi admirables en un mot, que ceux dont il décore le monument que sa magnificence érige à la mémoire de Jean-Jaques, on se garde bien de dire au détriment de la poésie, que la musique est le plus ravissant des beaux-arts. J’avoue que les charmes de la musique agissent sur tel organe absolument insensible à ceux de la poésie : mais cela ne prouve pas que leur effet soit plus ravissant ; cela prouve seulement qu’il est plus général."

"4°. M. de Gérardin à qui la reconnoissace assure la confiance