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de M. Hume : ce sont eux qui osent insulter M. Tronchin. Qu’eût été l’injure que Jean-Jaques lui dit, sans la consistance qu’ils lui ont donnée, en la rendant publique ? Rien du tout. Sur-tout montrez vous vous-même, si vous pouvez soutenir l’éclat du jour : car en vous disant ami de M. Tronchin, vous lui faites le plus sanglant outrage qu’il puisse jamais recevoir de personne.

La lettre au docteur Pansophe n’est point de M. de Voltaire : (Eh ! Qui pourroit croire qu’elle en fût) ? Voici son désaveu.

C’est ce qu’aucun de ceux qui connoissent la maniere d’être, & d’écrire de M. de Voltaire ne croira. Si jamais la bisarre fantaisie d’attribuer à cet agréable écrivain une lettre de votre façon vous resaisit, prenez-vous-y plus adroitement. Il est si aisé d’injurier quelqu’un qui se tait, de dater de Ferney, & de signer Voltaire, qu’on ne peut nous en imposer à si peu de frais. Indépendamment de ce que vous ne paroissez point fait, Monsieur le Magisrat, pour être en relation avec M. de Voltaire, ce que vous lui faites dire suffit pour prouver que ce n’est pas lui qui parle.....Mais, ne me serois-je point trompée ? Il est difficile de vous lire sans se prévenir contre vous. Voyons, examinons cette lettre phrase à phrase : il ne faut rien donner à la prévention.

Je n’ai jamais écrit la lettre au docteur Pansophe, je m’en serois honneur si elle étoit de moi.

Il n’y a personne dont cette lettre ne déshonorât le caractere ; & elle ne peut faire honneur à l’esprit de personne. La preuve que son Auteur le pense, c’est qu’il n’ose se nommer.