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des doutes de la trahison de M. Hume. En effet, lorsque questionné par M. Hume sur le compte de M. D.... Jean-Jaques lui dit que ce savant étoit un homme adroit & rusé, M. Hume le contredit, & fit bien, avec une chaleur dont il s’étonna, parce qu’il ne savoit pas alors qu’ils fussent si bien ensemble. Leur intelligence s’est découverte, Jean-Jaques a donc la preuve que M. Hume sait défendre ses amis : fort bien. Sans parler des inexplicables infidélités dont Jean-Jaques se plaint relativement à ses correspondances ; de l’air de protection que

M. Hume prend avec lui ; du peu d’égards qu’il lui marque, dans un moment où il lui en devoir tant, puisqu’il lui rendoit de bons offices en matiere d’intérêt, & qu’il étoit naturel que ses compatriotes montassent leur ton sur le sien ; il souffre que les gens de lettres, sur qui il a une influence, dont il seroit bien fâché qu’on doutât, déchirent Jean-Jaques dans les papiers publics ; il ne prend point à injure les outrages qu’on lui fait ; on calomnie Jean-Jaques, M. Hume ne contredit personne ; il reste étroitement uni avec tous les ennemis de son ami ; cependant, il s’emploie ouvertement pour lui, le produit, le flatte, le caresse !..... J’ai bien pu préparer conclusion ; mais, je ne saurois la prononcer : elle est trop dure.

Vous auriez dit, Monsieur, que les gens qui censurent aigrement quelques épithetes choquantes, que Jean-Jaques s’est permises dans sa lettre du 10 juillet, préoccupés de ce que cette lettre se trouve dans les mains de tout le monde, ne sont pas attention qu’elle n’étoit pas faite pour y passer ; que ce n’est point Jean-Jaques qui l’a rendue publique ; qu’il ne pouvoit