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pas dans l’original anglois que Jean-Jaques a cru reconnoître la plume de M. D....

4°. Enfin, il étoit tout simple que Jean-Jaques imaginât que M. Walpole & M. D.... étoient devenus amis, l’étant tous deux de M. Hume. Et si M. D.... n’affirmoit pas qu’il ne connoît nullement M. Walpole, on auroit peine à croire que M. Hume ait négligé de procurer à son compatriote la connoissance & l’amitié d’un homme d’un aussi grand mérite que M. D.... Peut-être aussi que ce philosophe, ne sachant pas le prix de ce qu’il refusoit, ne se sera pas prêté comme il le devoit aux avances qui lui auront été faites. En vérité, Monsieur, je le plains sincérement, de n’être pas lié avec M. Walpole. L’honnête, le conséquent M. Walpole, qui s’amuse innocemment à traduire en ridicule aux yeux de l’univers, un homme qu’il n’a jamais vu, qu’il ne veut point voir, (de peur sans doute de perdre l’envie de le traiter de charlatan), & qu’il ne connoît que par l’éclat de sa célébrité, le bruit des disgraces qu’il éprouve, & le titre d’ami de son ami M. Hume !

Le bienfaisant M. Walpole, qui sachant combien sa nation est facile à indisposer, lui peint ce même homme, qu’il ne connoît pas, comme un orgueilleux forcené qui préfère les horreurs de l’indigence à l’humiliation d’être secouru par un Roi ; ou comme un fourbe qui n’ayant réellement pas besoin de secours, affiche la pauvreté pour intéresser la commisération des Princes, exciter leur libéralité, & se ménager l’honneur des refus ; & cela, dans le moment où M. Walpole sait bien, que les plus critiques circonstances forcent cet homme