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permis d’avancer contre un fou,*

[*Voyez la lettre de M, d’Alembert à MM. les Rédacteurs du Mercure] c’est avoir aussi des prétentions trop outrées. Je me suis donc rabattue à supplier humblement M. Fréron de se charger de mon iniquité, c’est-à-dire, de ma lettre ; & il a eu la bonté de lui donner place dans le N̊. 37 de l’Année littéraire 1780, ainsi qu’à celle que j’eus l’honneur de lui écrire pour lui demander ce bon office, & qui se trouve la treizieme de ce recueil. Je sens tout le prix de l’égard que M. Fréron eut pour moi dans cette délicate circonstance ; & je le prie de permettre que je lui en faite ici les plus sinceres remercîmens.

La quatorzieme & derniere lettre a moins de rapport à J. J Rousseau que les précédentes ; mais elle en a encore assez pour n’être pas déplacée à leur suite, Voici quelle en fut l’occasion. M. l’Abbé Roussier, savant du premier ordre, ayant lu l’errata de l’Essai sur la Musique, fut affecté de l’article de cette brochure qui le regarde au point de prendre la peine de faire sur ce sujet une note, qu’il remit à un de ses amis, à qui il ne connoissoit, & qui n’avoit en effet aucune relation avec moi. De mains en mains, cette note tomba dans les miennes : le caractere de modération qui la distingue me détermina à écrire sur le champ à M. l’Abbé Roussier une lettre d’excuses, qu’il reçut par la poste le 15 février 1781. Je la terminois en le priant de la faire mettre dans quelque papier public : il ne l’a pas fait, que je sache, mais la maniere flatteuse dont il a bien voulu l’accueillir me donne lieu de croire que sa seule modestie l’en a empêché. Comme je n’ai pas encore assez de lumiéres