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enragés ; des furieux qui, s’estropient, se tuent, se tourmentent, se consument en desirs, en faux frais, sans jamais pouvoir y arriver. C’est un enfer où il est vrai que les damnés se tourmentent à courir après le paradis dans le feu qui les en brûle d’autant mieux.

Quelle folie ! Quelle fureur ! Enfin, en h à la page 108 vous osez attaquer à visage découvert l’autorité paternelle que vous traitez de despotisme & d’esprit féroce. Mais voilà ce que je veux bien faire observer à vos lecteurs, & aux lecteurs de tous les Auteurs qui depuis un tems crient en France contre le despotisme ; car M. R. n’est pas le seul, mais il est heureusement le moins précautionné de tous ceux qui calomnient les gouvernemens les plus paternels & les plus légitimes.

Ils en veulent tous sous main, mais M. R. en veut ouvertement à l’autorité la plus paternelle, lorsqu’ils sont semblant de n’en vouloir qu’au despotisme des Turcs ou des tyrans. Sur quoi je suis bien aise de prendre l’occasion d’observer, que lorsque Cromwel voulut bouleverser l’Angleterre, y détruire la monarchie, & y extirper tout reste de religion catholique, il fit du despotisme un cri de guerre qui gagna tous les esprits, tous les cœurs, & arma tous les bras contre le Roi le moins despote, le moins féroce, le plus doux le plus paternel que l’Angleterre ait peur-être jamais eu.

M. R. grand législateur à la façon du peuple dont il maintient la législation & la révolte, dit qu’au lieu de dire que la société civile dérive du pouvoir paternel, il falloit dire au contraire toue c’est d’elle que ce pouvoir tire sa principale force. Lorsqu’une étincelle de vérité se mêle au discours de M. R.